Mieux accompagner en sachant qui ne pas accompagner
C’est important pour moi de savoir qui ne PAS accompagner.
Intervenir chez qui je ne devrais pas, peut être dramatique.
Les objets et les documents sont parfois (souvent) plus que de la matière inerte. Ce sont pour certains une protection, une addiction, des prolongements de leur corps, etc.
Au cours de mon parcours, j’ai été sensibilisée au trouble d'accumulation compulsive : le Syndrome de Diogène.
Je continue à m’informer pour pouvoir orienter et informer les familles qui me sollicitent.
Pour Diogène, l’accompagnement par mon métier n’est pas envisageable (Home organiser/coach ou consultante en organisation, etc.). Sauf si l’intervention est intégrée et validée dans un parcours de soins et de suivi social.
Le 29 février 2024 j’ai eu la chance d’assister au séminaire organisé par le DAC Appui Santé Martinique, qui coordonne les parcours de santé complexes, entre autres.
Ce qui m'a interpellée :
- Ces personnes ne demandent pas d’aide même quand elles sont conscientes de la situation. C’est le critère n°1
- Toutes les catégories professionnelles sont touchées
- Des Diogène passent inaperçus parce qu'une apparence propre et soignée est maintenue . Le syndrome est multiforme.
- 50% n’ont pas de troubles psychiatriques
- Vider la maison au mauvais moment c’est provoquer une souffrance infinie et mène au décès dans certains cas
- Le désencombrement n'est pas la priorité sauf en cas de danger imminent
- La priorité est de nouer une relation et avec beaucoup de patience proposer des solutions de maintien des soins, de repas, de réduction des risques forts.
- L'accompagnement doit être en concertation avec les professionnels de santé et les travailleurs sociaux.
- Les aidants familiaux ne peuvent pas gérer ces situations sans professionnels
- Si ce n’est pas génétique, des événements dans la petite enfance, certains environnements, les traumatismes intergénérationnels sont le terreau de la survenue de Diogène à l’âge adulte. C’est pourquoi certaines familles, certaines civilisations sont particulièrement touchées. Dont a priori … la Martinique selon les constatations du terrain.
- Et le plus important : ce comportement est réversible mais dans un long cheminement encadré.
Un exemple de cas : Mme D après 14 mois d’accompagnement a accepté d’être suivie médicalement et nourrie mais refuse toujours que les professionnels entrent dans son logement.
Face à ces situations, les aidants familiaux et les professionnels se sentent démunis. Le DAC Appui Santé Martinique propose un appui qui est très attendu. Le Dr Jean-Claude Monfort était l’expert invité sur le sujet.